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Nasredine Abdalla, étudiant soudanais, nous expliquera pourquoi en juin 2013 les gens du camp de Choucha refusent l'intégration locale en Tunisie.
En effet, trois mois après être arrivés au camp en février 2011, les réfugiés se sont fait attaqués et tués par des gens de Ben Gardanne. Les tentes ont été pillées, puis brûlées, une dizaine de personnes ont été assassinées. Parmis elles il y avait 4 soudanais.
Nous filmerons le témoignage de Nasredine Abdalla à l'intérieur d'une grande tente tapissées de banderoles. L'ensemble de la communauté soudanaise du camp est présente.
Nasredine Abdalla a traversé la Méditerrannée, il vit aujourd'hui en Allemagne.
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"Nous ne voulons pas de l'intégration forcée en Tunisie.
L'UNHCR viole les droits des réfugiés de Choucha".
Nous sommes le 28 juin 2013, l'UNHCR et le gouvernement tunisien ont annoncé la fermeture du camp de Choucha le 30.
Ces trois jeunes gens me conduisent à l'intérieur de cette tente pour les prendre en photo.
Djibril Diallo et moi-même mettront du temps à comprendre pourquoi ces hommes et ces femmes refusent catégoriquement l'installation en Tunisie.
Côté UNHCR, on nous a briffé : "Ils refusent l'intégration locale, ils n'ont qu'une idée en tête, rejoindre l'Europe".
Mais la situation est bien plus complexe que ce que les autorités veulent bien expliquer.
Le camp a été attaqué en mai 2011, environ trois mois après son ouverture. Il y a eu des morts et surtout pas d'enquête pour rendre justice. Les tentes ont été pillées. Les gens ne se sentent plus en sécurité en Tunisie où leurs droits de statutaires ne sont pas reconnus même si le pays a bien signé la convention de Genève.
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Nous sommes invités dans cette tente dont la famille est soudanaise. Ils sont reconnus comme étant réfugiés mais n'ont pas encore de pays d'accueil où partir reconstruire leur vie.
Ils attendent depuis maintenant plus de deux ans dans ce camp devenu fantomatique.
Il n'y a plus rien.
L'électricité sera coupée dans deux jours. Les ventilateurs ne tourneront plus. La chaleur dans les tentes deviendra insupportable : pas loin des 50 degrés .
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Moussa Ibrahim, le représentant des Tchadiens est menuisier de métier. Il vit avec sa femmes et leurs deux enfants dans la partie du camp que les réfugiés ont appelée "le camp des rejetés".
Un camp dans le camp. Le camp où se sont regroupés les "rejetés", ceux a qui l'UNHCR a refusé le statut de réfugié parce que ces gens ne sont pas originaires d'un pays en guerre.
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Plantées sur toute la surface du camp de Choucha, ces bouteilles en plastique ont joué plusieurs rôles.
Elles sont les derniers témoins de l'ingéniosité des habitants du camp.
Emplies de sable, elles étaient utilisées pour lester les tentes devant résister aux terribles tempêtes de sable. Elles servaient aussi à délimiter des surfaces telles de petits jardins.
D'autres conservées remplies d'eau furent utilisées plus de deux ans et demi après comme eau de vaisselle ou de douche, quand l'eau du camp fut coupée.
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Protégée par le rempart des bouteilles, la végétation colonise ces petits jardins en plein désert.
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Lest des tentes.
Ici, les vents sont violents. Les tentes sont régulièrement arrachées à leurs amarres.
Des budgets avaient été votés pour renouveler les tentes, mais les habitants de Choucha n'en ont jamais vu la couleur !
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Alors, on s'arrange tant bien que mal avec ce qu'on trouve, des couvertures, morceaux de bâche, cordes...
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Les habitants du camp Choucha, oubliés du chaos libyen, lorsqu'ils n'ont pas perdu tout espoir, voire même la raison, sont ivres de rencontres.
Nous sommes invités partout à partager le peu qu'ils ont. Ils nous racontent leurs parcours et sont sensibles à notre écoute.
Plus tard, lorsque nous rencontrerons certains d'entre eux, à Tunis ou à Paris, ils nous dirons comme il leur a été important à ce moment difficile de leur parcours pouvoir se confier.
Nous avons reçu beaucoup d'amour à Choucha.
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Cette photographie a été prise peu après le 30 juin, date où l'eau a été coupée.
Nous sommes à proximité de l'endroit où les citernes ont été enlevées sur décision des autorités tunisiennes et de l'UNHCR.
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Les latrines du camp ne sont plus entretenues depuis belle lurette. Quasiment toutes les fosses sont bouchées. D'où la peur de la propagation de maladies comme le choléra.
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Le Docteur Mongi Slim, président du comité régional du Croissant Rouge à Médénine avec des Soudanais statutaires heureux qui se préparent enfin au départ pour les Etats-Unis après avoir passé deux ans et demi au camp de Choucha.
Les dernières ONG se retireront sous nos yeux. Nous ferons le premier jour de notre arrivée, le dernier tour de piste dans le 4x4 du Croissant Rouge. Au volant, un homme que je retrouverai quelques années plus tard sur mon film Tilo Koto : Chamssedine Marzouk.
Plus d'eau, plus de nourriture, plus de soin. Le camp ferme laissant dans une situation kafkaïenne des familles entières dont les dossiers ne sont pas résolus.
Les oubliés du chaos libyen
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Lorsque Djibril Diallo, journaliste et moi-même, découvrons le camp de Choucha au sud de la Tunisie, à 7km de la frontière libyenne, à la fin du mois de juin 2013, le camp nous semble vide. C'est qu'il est immense :presque 15 hectares et pourtant plus de 700 personnes, hommes, femmes et enfants y survivent dans les plus grandes difficultés.
Les dernières ONG se retireront sous nos yeux. Nous ferons le premier jour de notre arrivée, le dernier tour de piste dans le 4x4 du Croissant Rouge. Au volant, un homme que je retrouverai quelques années plus tard sur mon film Tilo Koto : Chamssedine Marzouk.
Plus d'eau, plus de nourriture, plus de soin. Le camp ferme laissant dans une situation kafkaïenne des familles entières dont les dossiers ne sont pas résolus.