1992. Neuf jeunes français partis à la découverte du milieu saharien avec des jeunes algériens qu'ils invitent à leur tour à visiter la France. Formés à la photographie et aux techniques audiovisuelles par la photographe Sophie Bachelier, ils nous livrent leurs impressions à travers une exposition itinérante aux Galeries Fnac.
Découvrir l'autre dans son environnement, partager ses façons de vivre, en rendre compte à travers son propre regard, tel est le but de cette expérience.
Les "échanges culturels" sont devenus, depuis quelques années, une forme de leitmotiv qui s'intègre souvent, structures aidant, dans un ensemble de stratégies géopolitiques. C'est ce que l'on nomme parfois les "échanges culturels" de la macro-économie.
Il est d'autres échanges, moins planétaires dans leurs propos, plus affectifs dans leurs motivations, liés à des passions et à des modèles de vie, qui existent cependant.
S'ils se construisent souvent, eux aussi suivant cet axe Nord-Sud qui reste la mauvaise conscience des pays dits développés, ils se fondent sur la découverte de l'autre, sur des parcours que l'on tresse en commun, sur l'appréciation des différences, sur le respect mutuel et, à petite échelle, sur cet immense progrès que constitue la transformation de l'exotisme en perception de la réalité.
Lorsque deux groupes d'enfants, de latitudes différentes, entretenant des relations culturelles diamétralement opposées à la ville, et donc à la nature, se rencontrent sur leurs territoires respectifs, ils apprennent non seulement à se connaître - ils établissent des liens individueles significatifs - mais aussi à confronter ces étonnements de part et d'autre, qui relativisent la norme de chacun. Le voisin saharien ne sera plus perçu exactement de la même manière, le touriste occidental non plus, pour ces jeunes garçons et filles qui se sont rencontrés et ont partagé la découverte étonnée de leur réalité quotidienne par ceux qui venaient d'ailleurs.
Une des originalités de ces découvertes réelles réside dans un ensemble de photographies, de dialogues, d'images et de témoignages sonores, qui tendrement et sans affectations, nous disent tout cela. Parce qu'ils se photographient mutuellement au cours de leurs voyages sur deux continents, ces jeunes qui construiront demain le monde dans lequel ils devront vivre, font bien davantage que se rencontrer et apprendre à se connaître. Ils pratiquent un échange de regards, serein, limpide, et ému qui ne peut que nous donner espoir. Parce que tant d'histoires d'amour sont nées ainsi, les yeux dans les yeux, en donnant à l'acte de regarder un peu plus que de la simple curiosité.
Vingt mille lieues dans le désert
Djanet, Algérie
par Christian Caujolle
1992. Neuf jeunes français partis à la découverte du milieu saharien avec des jeunes algériens qu'ils invitent à leur tour à visiter la France. Formés à la photographie et aux techniques audiovisuelles par la photographe Sophie Bachelier, ils nous livrent leurs impressions à travers une exposition itinérante aux Galeries Fnac.
Découvrir l'autre dans son environnement, partager ses façons de vivre, en rendre compte à travers son propre regard, tel est le but de cette expérience.
Les "échanges culturels" sont devenus, depuis quelques années, une forme de leitmotiv qui s'intègre souvent, structures aidant, dans un ensemble de stratégies géopolitiques. C'est ce que l'on nomme parfois les "échanges culturels" de la macro-économie.
Il est d'autres échanges, moins planétaires dans leurs propos, plus affectifs dans leurs motivations, liés à des passions et à des modèles de vie, qui existent cependant.
S'ils se construisent souvent, eux aussi suivant cet axe Nord-Sud qui reste la mauvaise conscience des pays dits développés, ils se fondent sur la découverte de l'autre, sur des parcours que l'on tresse en commun, sur l'appréciation des différences, sur le respect mutuel et, à petite échelle, sur cet immense progrès que constitue la transformation de l'exotisme en perception de la réalité.
Lorsque deux groupes d'enfants, de latitudes différentes, entretenant des relations culturelles diamétralement opposées à la ville, et donc à la nature, se rencontrent sur leurs territoires respectifs, ils apprennent non seulement à se connaître - ils établissent des liens individueles significatifs - mais aussi à confronter ces étonnements de part et d'autre, qui relativisent la norme de chacun. Le voisin saharien ne sera plus perçu exactement de la même manière, le touriste occidental non plus, pour ces jeunes garçons et filles qui se sont rencontrés et ont partagé la découverte étonnée de leur réalité quotidienne par ceux qui venaient d'ailleurs.
Une des originalités de ces découvertes réelles réside dans un ensemble de photographies, de dialogues, d'images et de témoignages sonores, qui tendrement et sans affectations, nous disent tout cela. Parce qu'ils se photographient mutuellement au cours de leurs voyages sur deux continents, ces jeunes qui construiront demain le monde dans lequel ils devront vivre, font bien davantage que se rencontrer et apprendre à se connaître. Ils pratiquent un échange de regards, serein, limpide, et ému qui ne peut que nous donner espoir. Parce que tant d'histoires d'amour sont nées ainsi, les yeux dans les yeux, en donnant à l'acte de regarder un peu plus que de la simple curiosité.