Ref. : dja004
On croit qu'il n'y a rien quand on débarque dans le désert, et puis on apprend à voir, à entendre, à sentir. Rien de tout cela n'est évident. D'autres hommes en d'autres temps ont vécu là, ils ont laissé des traces, leurs traces, celles aussi des animaux qui les entouraient. On peut lire sur les roches des fragments de ces histoires à la fois si lointaines et si proches.
Ref. : dja015
Ces animaux me fascinent. Lui, c'est "Léon", il est immense. Il lui prend de baraquer sans avertir et c'est plutôt casse-gueule même si je m'en tire bien ! Je me fais à ses caprices et finalement nous nous entendons pas trop mal.
Ref. : dja005
Ces personnages aux Têtes rondes du Sahara sont la marque de l’une de ces périodes datant d’il y a environ 8 000 ans. Le Tassili n'Ajjer ( tassili = plateau) est situé au sud-est de l'Algérie à une cinquantaine de km de la frontière libyenne. Il a une altitude moyenne de 1 700 m , à 700 m au-dessus de la plaine allant jusque Djanet. Il s'étend sur une superficie de plus de 100 000 km2. Il n'est accessible que par 4 cols franchissables uniquement à pied. Le plateau a été classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1982, et réserve de la biosphère en 1986.
Ref. : dja007
Ref. : dja003
Ref. : dja009
novembre 1990
Les premières dunes de la Tadrart, sur la piste libyenne.
Ref. : dja013
Je pourrais rester là des heures à contempler ces paysages sculptés par les éléments qui continuent de m'accompagner en songes depuis tant d'années.
Ref. : dja010
Chez les sœurs d'Abdou, Quishi, Tara, et Fatma.
Les femmes du quartier viennent de plus en plus nombreuses me demander de les photographier. Je ne les connais pas encore bien. Parfois, l'une d'entre elle revient avec une robe différente. Rires... Je ne sais plus qui est qui. A chaque photo gardée pour moi, j'offre un pola.
Ref. : dja025
Ref. : dja024
Une histoire de traces
Tassili N'ajjer, Algérie
Ref. : dja001
par Julie Sauerwein
On s'assoit dans le sable du désert, on se fait un petit creux, des vagues immenses autour de soi, un petit espace éphémère. Et puis on se lève, le vent souffle, et il ne reste rien. Ou presque.
Juste la mémoire.
C'est cette mémoire que Sophie Bachelier a attrapé lors d'un voyage entre Tadrart, Tassili N'Ajjer et Djanet, dans le désert.
Elle a du se faire sa propre trace, sachant pertinemment que tout allait disparaitre instantanément. Et c'est justement l'image seule qui allait lui renvoyer sa mémoire; derrière la caméra, deux photographies posées sur le rebord d'un mur la regardent.
Dans l'oasis un enfant se cache un oeil, un autre vise et tire sur elle avec son doigt, écho spontané du déclic de l'appareil. La photographie ne cherche pas, elle se pose, et laisse caché ce qui doit le rester. Et puis restent les ombres, les brindilles, les quelques pierres et les branches d'arbres secs qui arrêtent l'espace que l'on croit vide, le temps d'un cadrage.
Comme le dit Sophie : " peu à peu on perçoit que ce vide n'est qu'une apparence. Que c'est un vide très rempli. Que le temps ne suffit plus : il faut accepter l'idée d'apprendre à voir".
Le désert devient le lieu, non pas où l'on se perd mais où tout d'un coup on s'arrête, intime et palpable.