Ref. : senfle039
Sur place, je découvrais l' extraordinaire organisation existant entre les travailleurs partis en France et leurs familles restées au pays.
Cet ancien émigré revenait de France. Grâce à son pécule, il venait de monter sa propre entreprise au pays.
Ref. : senfle001
Sur le chemin, je rencontrais ce petit garçon qui me demanda de me suivre jusqu'en France pour continuer ses études.
Ref. : senfle033
Plus nous discutions avec les paysans, plus je percevais l'immensité du fossé ne cessant de se creuser entre les décisions prises par les bureaucrates de Bruxelles et la réalité de la vie paysanne sur le terrain.
Ref. : senfle044
Les paysans du fleuve déjà très affaiblis par les longues années de sécheresse et le manque de bras disponibles (à cause de l'émigration) - subissent le caractère "lunatique" de leur fleuve aujourd'hui "régulé" artificiellement par les ingénieurs du barrage de Manantali.
Ref. : senfle027
Djibril avait "fait la France", comme son père, employé dans la marine marchande.
Ref. : senfle031
Il me montre avec émotion les cartes postales que lui envoyait son père depuis les 4 coins du monde.
Ref. : senfle037
Son cahier de classe du temps où il était français.
Ref. : senfle051
Deux co-épouses rencontrées sur le chemin. Leur mari est parti travailler à l'étranger comme beaucoup d'hommes ici.
Ref. : senfle022
Ces images sont mes points de repère dans le temps, dans les lieux différents de ma mémoire.
Ref. : senfle040
Mircéa Eliade :
- "Tant de choses me semblent essentielles. Tant d'autres choses...- Oublie-les ! Oublie ! Ne te laisse pas submerger par tout ce qui est arrivé à ton époque, sans quoi tu t'égareras encore.
La mémoire peut être aussi fatale que l'oubli. Fais un effort ! Réfléchis, distingue, choisis ! Laisse le reste de côté.
Persuade-toi que ça ne t'intéresse pas et tu verras le tout se retirer là où il se trouvait jusqu'ici: dans le même sommeil de l'oubli".
Ref. : senfle032
Le passage de la frontière entre le Sénégal et le Mali. Nous n'avons pas de véhicule, sous la chaleur nous suivons avec peine les "bagagistes".
Ref. : senfle042
les records de chaleur sont battus : 50 ° à l'ombre. C'est le ramadan.
Ref. : senfle016
Dormir...
Ref. : senfle030
Plus je restais, mieux j'en comprenais la nécessité, j'en saisissais, aussi, toute la difficulté. Car un voyage s'inscrit simultanément dans l'espace, dans le temps et dans la hiérarchie sociale."
Cette "hiérarchie sociale" qu'évoque Lévis- Strauss à été pour moi une des plus grande difficulté à résoudre.
Il m'a fallu "apprendre" à me situer par rapport à la représentation que les autres se faisaient de moi et je pourrais dire comme Georges Balandier :"je n'ai jamais ressenti autant combien ma "race" et mon appartenance à un système social déterminé peuvent me classer, d'une manière automatique, sans que mes intentions ou mes options aient la possibilité d'intervenir".
Ref. : senfle035
C'est là, que je pris réellement conscience que tout était lié, que chaque élément contenait en lui-même l'essence des autres, et que pour tenter de saisir - ne serait-ce qu'une infime partie de ce tout - je décidais de me laisser porter, de "suivre la vie comme elle se développerai"...
Ref. : senfle055
Je rencontrais "des vieux" qui avaient fait la France, et qui me racontaient leur histoire personnelle, la difficulté qu'ils avaient eu au retour au village, après parfois 30 ou 40 ans d'absence.
Sur la route du fleuve Sénégal
Ref. : senfle026
La route du fleuve, cette longue route qui nous emmena, en vieille 504 Peugeot, depuis Dakar jusqu'à Bakel, à la frontière de la Mauritanie et du Mali, je l'ai ressentie comme le chemin qui nous conduisait de "l'autre côté des choses"; et les premiers jours de notre arrivée dans le Foûta Tôro, j'eus l'impression de me retrouver derrière le miroir de l'Afrique des cartes postales - l'avant-scène étant Dakar, avec son aéroport international et son architecture coloniale décatie.